La matière a son individualité propre que nous ne pouvons pas détruire à notre guise, mais seulement lui faire parler sa propre langue
Constantin BRANCUSI
L'univers de Madame bout-de-bois
La nature au bout des doigts
De la forêt à l'atelier
Le bois dit « mort » est ma matière de prédilection. Consciente de l’importance du bois mort dans l’écosystème, je le ramasse avec parcimonie et offre un nouveau regard sur cette matière par la sculpture. Ses formes, ses entrelacs, tout comme ceux du lierre, sont ma source d’inspiration.
La matière déjà travaillée par les éléments est ma première source d’inspiration. Le travail du temps, le passage des éléments, la pluie, les insectes, le bois creusé, raviné par l’eau des rivières, stimulent mon imagination. Et particulièrement les cavités, les orifices : en laissant passer la lumière, en donnant à voir au-delà et matière à réfléchir ; trous comme autant de blessures, qui transpercent le corps et qui ne se referment jamais. Des orifices comme des cavernes, comme les recoins obscurs de l'âme, que l'on a envie d'explorer, où l'on a envie de se cacher. Des tanières, des refuges. J’aime y plonger la main, mes outils, les sonder, les travailler, les questionner, les amplifier.
Travailler avec le bois
Je travaille avec le bois. Je l’écoute, le respecte. Je préserve la vie de la matière, dialogue avec elle. Il ne s’agit pas de forcer la matière, en lui imposant une forme, mais de découvrir au fur et à mesure ce que le bois me révèle. A l’instar de Brancusi , je considère que la matière a « son individualité propre que nous ne pouvons pas détruire à notre guise, mais seulement lui faire parler sa propre langue »
S’imprégner de la matière. Lentement, doucement, patiemment. Découvrir, dans toutes les acceptions du verbe : découvrir d’abord le morceau en forêt, comme une chasse au trésor, puis ôter l’écorce, mettre à découvert, rendre visible ce qui est caché ou méconnu. La découverte, voilà ce qui motive. Et être au contact de la matière brute, au plus près de la nature : restes de terre, écorce, sentir le parfum de la forêt en travaillant.
Matières et couleurs
Les finitions varient d'une sculpture à une autre. Bois brut, ciré, brou de noix et encre de Chine, ou encore peinture aux pigments. Passionnée par les arts primitifs, j’emploie une palette restreinte de pigments, déclinaison d’ocres et de couleurs proches de la terre. L’ardoise, la pierre et le béton complètent parfois le bois, dans une harmonie ou un contraste de mouvement et de matière.
Gros plans
Je prends plaisir à photographier mes sculptures. Certaines se prennent plus que d'autres aux prises de vue. Bienvenue dans leur intimité.
Mes sculptures n'ont jamais de titre. Si certains thèmes me sont chers, je vais laisser libre cours à votre interprétation et à votre imagination.
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